Depuis sa découverte le vaccin a amplement favorisé le recul des maladies infectieuses.

Aujourd’hui, l’entrée en scène du COVID-19 et la course effrénée des laboratoires pharmaceutiques pour la création d’un vaccin relancent les interrogations sur la vaccination.

Un peu d’histoire

On attribue souvent la paternité de la vaccination à l’éminent Louis Pasteur alors qu’en réalité cet acte salvateur est né en Angleterre dès le 18e siècle.

À cette époque, alors que l’épidémie de variole fait des ravages parmi la population, le médecin de campagne, Edward Jenner, s’aperçoit que les femmes s’occupant des vaches ne contractent pas la variole. À l’inverse, elles sont infectées par une maladie bénigne touchant les bovidés et qui ressemble à la variole : «la Vaccine ».

Lui vient alors l’idée de transmettre la vaccine à un jeune enfant, en pratiquant sur sa peau de petites incisions et en y appliquant ensuite du pus prélevé sur la main d’une trayeuse de vache. Il expose ensuite l’enfant à des varioleux contagieux et constate que ce dernier ne développe pas la variole.

L’enfant est immunisé. Ce procédé alors baptisé « vaccination », se généralisera rapidement grâce à de grandes campagnes antivarioliques.

Au XIXe siècle, le docteur en sciences, Louis Pasteur, effectue des recherches sur le choléra des poules et il s’aperçoit qu’en inoculant de vieilles cultures de cette bactérie aux volailles, elles ne meurent pas et ne déclarent pas la maladie si, par la suite, on leur injecte des germes actifs et récents du choléra.

Cette méthode s’avérera efficace sur une autre maladie « la maladie du Charbon » touchant alors les bovins et ovins.

Ainsi « le vaccin atténué » voit le jour et c’est en hommage au Dr Jenner que Louis Pasteur donnera le nom de « vaccin » à son procédé.

Et les humains dans tout ça ? Qu’ à cela ne tienne ! Pasteur se penche ensuite sur la rage car cette maladie infecte aussi bien les animaux que les personnes. En 1885, grâce à ses recherches, il invente le premier vaccin humain à virus atténué. Ce vaccin sera testé avec succès sur l’enfant Joseph Meister mordu par un chien atteint de rage, ainsi que sur les centaines de patients qui vont suivre.

Dès lors, grâce aux recherches effectuées par l’Institut Pasteur, fondée en 1887, d’autres vaccins verront le jour.

Victime de son succès

Le rôle du vaccin est de renforcer le système immunitaire. En produisant les anticorps qui vont combattre le virus, il empêche l’organisme de s’exposer aux conséquences plus graves des maladies.

Grâce à lui, de nombreuses affections mortelles ont été éradiquées.

Paradoxalement, ces maladies, ne faisant plus parler d’elles, ont perdu dans les esprits, leur degré de dangerosité et de risques mortels. Ainsi, de nos jours, certaines affections comme la rougeole sont souvent considérées à tort, comme bénignes et sans gravité.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les décès dus à cette maladie très contagieuse ont augmenté de 50 % dans le monde depuis 2016. En France, la couverture vaccinale devenue trop faible ne permet plus d’éviter les complications et les décès inhérents à cette maladie et de nombreux foyers épidémiques ont été recensés ces dernières années. L’OMS pointe du doigt que la recrudescence de cette maladie est la conséquence d’une population non vaccinée ou trop peu vaccinée.

De nombreuses controverses

Bien que leur efficacité ait largement été prouvée par le passé, les vaccins font l’objet de beaucoup de polémiques et de contestations. Ainsi, plusieurs arguments sont avancés par « les antivaccins » comme la crainte des effets indésirables dus aux adjuvants (sels d’aluminium, mercure…), les réactions vaccinales et celles suspectées de maladies auto-immunes et neurologiques (vaccins ROR et autisme, vaccin Hépatite B et sclérose en plaque…) s’ajoute à cela la méfiance envers les industries pharmaceutiques (affaire du médiator, affaire du Lévothyrox). Par ailleurs, toutes ces controverses sont amplifiées via les réseaux sociaux et de nombreux messages anti-vaccins sont ainsi relayés par les opposants à la vaccination.

Grippe et Covid-19

Tous les ans, la grippe touche 2 à 6 millions d’individus. Cette maladie, provoquée par le virus Influenza peut avoir des conséquences graves chez les personnes dites «à risque» ou fragiles.

Alors que l’OMS recommande une couverture vaccinale d’au moins 75 % chez cette population, l’an passé elle n’était que de 47,80 %. Cette année, le système de santé étant déjà largement surchargé par la pandémie que nous subissons, une large campagne de vaccination a été lancée dès le 13 octobre incitant les personnes cibles à se faire vacciner. Cette action a rencontré un large succès : en dix jours 75 % des pharmacies étaient en rupture de stock du vaccin anti-grippe. Ainsi pour 2020, le record de vaccination est atteint avec 80 % des personnes cibles vaccinées.

À contrario, l’annonce de la mise en vente dès 2021 d’un vaccin contre la COVID-19 suscite une vague de méfiance en France. En effet, un récent sondage BVA* indique que même si 60 % de la population seraient disposés à se faire vacciner, seulement 20 % accepteraient de le faire immédiatement, 40 % préféreraient attendre et 40 % n’auraient pas l’intention de le faire du tout. Parmi les causes principales de défiance on trouve : la rapidité de conception du vaccin, la peur des effets secondaires, suivie des enjeux financiers et de la provenance du vaccin.

On peut également penser que les nombreux retournements annoncés depuis le début de la crise sanitaire par le corps médical, les médias et les politiques ont créé une confusion ambiante et incertaine favorisant la perte de confiance et le doute.

Mais alors quid des 67 % requis pour une immunité de groupe ? Affaire à suivre… En attendant, comme l’écrivait un internaute anonyme « je vous dirais bien de rester positif mais dans la période ça met le bazar » alors plus simplement : courage !

● Lydia BÉTIS

✴ Sondage à retrouver sur le site BVA :
https://www.bva-group.com

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